Les Yeux en Été
Pour profiter de l’été en toute sécurité, mieux vaut connaître son corps et ses faiblesses pour le protéger là où ça peut faire mal. La peau se pare de crèmes et de sur crèmes bien nécessaires, mais comment préserver l’œil contre ses ennemis de plage : le soleil, le sable, et même l’eau ? Le Dr Hagège évalue pour vous les risques et livre les conseils préventifs pour que les yeux, précieux puisqu’ils nous ouvrent la fenêtre sur le monde, ne soient pas privés de vacances.
Mécanisme de l’œil, complexe et délicat : ses barrières protectrices sont constituées de la sclère (blanc de l’œil) et de la cornée (le hublot transparent central) ; ses structures internes sont l’iris, un disque pigmenté donnant sa couleur à l’œil et le cristallin, une lentille interne qui permet de faire la mise au point ; enfin les cellules sensibles à la lumière, dites photoréceptrices, de la rétine – la couche qui tapisse le fond de l’œil – font le travail essentiel de la vision puisque c’est là que se forment les images.
Les agresseurs savent parfois franchir les barrières : le sable n’est pas ami de l’œil qui, en croisant ses corps étrangers, risque de s’irriter ou de contracter des infections. Le vent n’arrange pas les choses en les projetant de manière violente. Même punition pour les yeux plongés dans l’eau – salée ou douce – lors de baignades prolongées. Dans les 2 cas, bien rincer l’œil avec de l’eau claire, des larmes artificielles ou du sérum physiologique. Si une gêne persiste, direction la pharmacie ou chez l’ophtalmologue.
« Le soleil a toujours blessé les yeux de ses adorateurs ». Dicton vérifié par les conséquences plus sérieuses qu’il provoque. La prudence la plus élémentaire consiste à ne jamais le regarder dans les yeux, même en cas d’éclipse (des lunettes spéciales sont adaptées à ce cas) !
Mais une simple exposition aux rayons ultraviolets – UV – du soleil émis à des longueurs d’onde invisibles à l’œil humain, peut avoir un impact sur les tissus oculaires.
Premier risque, bénin, le coup de soleil, appelé ophtalmie ou photokératite. Il est dénoncé quelques heures après l’exposition par des symptômes tels l’apparition d’une douleur à l’œil ou à la tête, de rougeurs dans le blanc de l’œil, d’une vision floue, de sensibilité à la lumière, de larmoiement excessif, de sensation d’irritation ; l’application de compresses fraîches et de larmes artificielles ( pas de sérum physiologique qui va aggraver l’irritation) suffiront à atténuer l’inconfort, et la surface oculaire cicatrisera en quelques jours ; faire prescrire les médicaments/collyres adéquats par l’ophtalmologue qui pourra également s’assurer qu’il n’y ait pas de complication.
Les UV peuvent aussi être responsables de l’apparition de conjonctivites, de ptérygions (croissance anormale de tissu en surface de l’œil, pouvant obstruer la vision) ;
-plus sournois, ils participent au développement de la cataracte (opacification du cristallin avec l‘âge) ;
-plus méchants, ils s’en prennent à la rétine par brûlure de cette dernière et font apparaître des tâches noires irréversibles dans le champ de vision. Ils provoquent également l’aggravation de la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge), dégradation progressive – typiquement senior -, de la partie centrale de la rétine, qui, en évoluant, peut conduire à la cécité.
Les lunettes « de soleil » sont les « crèmes solaires protectrices » des yeux contre l’ensoleillement et la réverbération du sable : les porter même par temps voilé qui donne à tort l’impression d’un moindre danger, et même en fin de matinée et fin d’après-midi, quand l’orientation des rayons solaires leur permet de pénétrer facilement dans l’œil. Sélectionner des verres certifiés CE avec un indice de protection d’au moins 3 ( pour une échelle qui va de 0 – aucune protection – à 4 – protection la plus forte -). Choisir leur teinte (gris, jaune, bleu…), au gré de sa coquetterie et de son confort personnels en sachant que le gris conserve un aspect « naturel » des couleurs, que le jaune est plus confortable en présence d’un ciel nuageux. Propos recueillis auprès du Dr Hagège, spécialiste de la chirurgie réfractive et de la cataracte. Contact : patient@dr-hagege.com