Allergies aux Piqures d’Insectes
Toutes sortes d’insectes volant ou rampant apprécient la chaleur des jours d’été autant que vous ; ils s’y montrent malheureusement agressifs à votre égard ; sans crier gare ils vous piquent ou vous mordent, soit pour se nourrir de votre sang, soit par instinct de défense quand ils se sentent en danger. Les seniors, du fait d’un système immunitaire vieillissant (immunosénescence), sont les premiers visés par une réponse allergique au venin qu’ils inoculent. S’ajoutent à la liste des seniors sensibles aux agressions d’insectes – et de certains acariens -, ceux qui développent ce qu’on appelle des « allergies tardives » inattendues.
Pour réagir au plus vite à une réaction allergique, – qui constitue une urgence médicale absolue chez les seniors – il faut savoir différencier les symptômes qui la qui caractérisent de ceux qui provoquent de simples réactions désagréables, certes, mais bénignes.
Symptômes d’une réaction normale aux morsures d’insectes ou aux piqures de ceux dont le dard inocule le venin toxique sous la peau : brûlure et/ou douleur plus ou moins aigüe selon le piqueur ou le « mordeur », puis prurit ( sensation de démangeaison ), le tout immédiat, transitoire et localisé dans la zone visée ; enfin, érythème de la peau qui peut aussi devenir chaude, ( rougeur par augmentation du flux sanguin ) parfois, tuméfaction ( gonflement ) et/ou induration ( durcissement de la peau ou du tissu ) pouvant aller jusqu’à quelques centimètres de diamètre. Le tout devrait rentrer dans l’ordre sous 48 heures.
Que faire après une piqure sans réaction allergique ? Retirer le dard par frottement avec l’ongle, avec une carte de crédit ou un couteau de table fin – ne pas utiliser de pincette – ; appliquer sur la zone atteinte de la glace enveloppée dans un torchon pour ne pas brûler la peau en prime ; désinfecter à l’eau et au savon, appliquer une solution antiseptique ; cesser toute activité pendant 30 minutes. En cas de forte douleur, prendre par voire orale un antidouleur ou anti-inflammatoire non stéroïdien – AINS – ou appliquer sur la peau des patchs anti-douleur contenant des extraits naturels apaisants. Éviter si possible, après 60 ans, les antihistaminiques en raison de leurs effets indésirables plus importants. Remèdes maison : bicarbonate de soude mélangé à de l’eau, vinaigre de cidre, gel à base d’aloès. Pour une piqûre à la main, enlever les bagues pour ne pas gêner la circulation du sang en cas de gonflement ; en cas de piqûre dans la bouche ou dans la gorge, ou de plusieurs piqures simultanées,- notamment celles du frelon -, faire appel aux services d’urgence.
Dans tous les cas vérifier si votre vaccination contre le tétanos est à jour. Et en cas de démangeaison, appliquer une crème apaisante et éviter de gratter – ce qui peut provoquer une surinfection -. Même combat pour une morsure, sans avoir à retirer de dard.
Hormis l’allergie, le venin de certains insectes peut provoquer divers infections.
Symptômes d’une réaction allergique aggravée avec des manifestations inquiétantes : angio-œdème, ou oedème de quincke – soit gonflement rapide, accompagné de douleurs, des tissus sous-cutanés et des muqueuses – paupières, langue ou gorge -. Puis, plus alarmant le gonflement qui atteint les voies respiratoires provoque un fort essoufflement, une chute de la pression artérielle, des vertiges allant jusqu’à une perte de conscience. Attention, des symptômes spécifiques aux seniors peuvent brouiller les pistes et se faire passer pour ceux d’une maladie chronique : éternuements, écoulement nasal, y être vigilant et pouvoir suspecter une allergie.
Que faire pour pallier les phénomènes d’allergies, après une piqure ou morsure ? Réagir au plus vite ; s’éloigner de la source si l’insecte est encore présent pour éviter une sur-piqûre. Dans le cas de symptômes graves (difficulté à respirer, gonflement du visage ou de la gorge, vertiges), appelez immédiatement les services d’urgence.
Un senior présentant une hypersensibilité connue aux piqûres devrait toujours avoir avec lui un stylo d’adrénaline auto-injectable pré-rempli que son médecin lui aura prescrit et des antihistaminiques oraux pour un auto-traitement rapide ; il doit informer son entourage de ce risque allergique ; il est invité à porter un moyen d’identification tel qu’un bracelet d’alerte ; il doit éviter au mieux piqures et morsures en portant des chaussures et des vêtements couvrants ( jambes et bras ), en restant sur les chemins, et en évitant broussailles, fougères et hautes herbes ; en appliquant des répulsifs contre les insectes sur la peau et/ou sur les vêtements. Face à ces réactions anaphylactiques dangereuses, on peut envisager une immunothérapie de désensibilisation.
Apprenez à connaître vos principaux ennemis pour pouvoir cohabiter avec eux, en toute sécurité.
Apidés ( guêpes, frelons ) et vespidés ( abeilles, bourdons ) : ce sont les insectes que vous voyez le plus souvent s’agiter autour de vous et gâcher vos déjeuners en extérieur, même s’ils ne le font pas méchamment puisqu’ils ne piquent que quand ils se sentent agressés. Les guêpes arrivent en tête des responsables (37 % des cas), suivies des frelons (25 %) et des abeilles (19 %).
Les abeilles laissent leur dard dans la peau et meurent ensuite, les guêpes, les bourdons et les frelons peuvent piquer plusieurs fois. Les guêpes se nourrissent d’autres insectes et de nectar et fruits, comme les frelons, également friands d’abeilles ; les abeilles et les bourdons – des pollinisateurs – se nourrissent de nectar – liquide sucré produit par les fleurs de nombreuses plantes – et de pollen – fine poudre produite par les organes reproducteurs mâles des plantes à fleurs -. Cette famille d’insectes ne pique pas pour se nourrir, mais pour se défendre. Les abeilles ont généralement un corps poilu, robuste, des antennes courtes et filiformes. Couleur : brun foncé à rayures jaunes. Les bourdons sont plus gros et plus poilus que les abeilles, peu agressifs, mais sur la défensive ; particulièrement attirées par la viande et les fruits. Couleur : bandes noires et jaunes. Les guêpes ont un corps lisse et brillant, une taille plus fine et des antennes plus longues que celles des abeilles ; elles sont beaucoup plus agressives qu’elles. Couleur : jaune et noir. Les frelons sont très similaires aux guêpes, mais leur corps est plus grand et plus allongé. Leurs nids sont souvent suspendus à des arbres ou des bâtiments. Ils sont très agressifs et leur piqûre est plus douloureuse que celle des abeilles et des guêpes. Couleur : variée, entre jaune et brun, parfois sombre.
Fourmis ( formicidés ) : les fourmis sont parmi les animaux les plus abondants sur Terre, mais les fourmis rouges dites « fourmis de feu » sont les seules à craindre dans nos contrées : équipées de mâchoires et d’un dard, elles sont capables de mordre et de piquer. Pour les rencontrer il faut s’aventurer un peu plus loin que dans les parages de la maison, dans les sous-bois notamment où elles fabriquent des nids généralement sous terre – attention où l’on marche -. Leurs morsures causent une douleur immédiate, des pustules puis une lésion inflammatoire qui apparaît au cours de l’heure suivante ; l’infection peut se transformer en sepsis, rare mais mal connu du public : le sepsis est un état aigu de dysrégulation de la réponse de l’organisme à une infection entraînant la perte de fonction des organes et un risque vital pour le patient.
Moustiques : seules les moustique femelles piquent. Elles sont plus actives au lever et au coucher du soleil et s’installent plutôt dans les zones humides. Très sensibles à l’odeur du gaz carbonique que nous dégageons, à la chaleur et à l’humidité émises par notre corps et aux vibrations de l’air qu’engendrent nos mouvements, elles nous repèrent facilement. Pour ne pas les alerter, éviter les parfums, les tissus foncés et les gesticulations inutiles. La piqûre de moustique provoque des démangeaisons et une petite bosse rouge qui ne devrait durer que quelques heures. Le moustique tigre, reconnaissable à ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes, peut être vecteur de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le zika et s’est malheureusement largement propagé en France.
Les taons : sortes de grosses mouches, dotées comme elles d’une seule paire d’ailes, elles s’attaquent aux grands animaux ou aux humains pour se nourrir. C’est pour cela qu’on les trouve à proximité du bétail mais aussi dans les zones humides et eaux stagnantes surtout par temps ensoleillé. Les pattes du taon sont dotées d’amortisseurs qui leur permettent de se poser sans éveiller l’attention de leur victime. Les taons peuvent transmettre des maladies en arrachant un petit bout de peau pour insérer sa trompe. La piqûre provoque douleur intense, démangeaison, sensation de brûlure et se manifeste par une zone rouge et enflée.
Les aoûtats : ils ne font partie de la famille des insectes mais de celle des acariens. Les morsures d’aoûtats – mois d’août – se regrouppent sur une zone de peau autour d’un vêtement qui serre, – chaussettes ceintures… -, empêchant les aoûtats de se déplacer sur la peau.
Les aoûtats se trouvent généralement dans des zones humides, dans l’herbe. Réaction à leurs morsures – qui peut dure quelques jours – : peau qui chatouille et démangeaisons, zone de la morsure un peu gonflée.