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COEUR – Côté Coeur

COEUR – Côté Coeur

PRENEZ SOIN DE VOTRE COEUR

Photo Yann Arthus-Bertrand.

 

On dit «  mon coeur bat » quand il est envahi par une forte émotion sentimentale. Et la langue amoureuse exprime souvent l’éternité ! « Croyez le, le véritable amour est éternel, infini, toujours semblable à lui-même. Il est égal et pur, sans démonstrations violentes….Il se voit en cheveux blancs, toujours jeune de coeur ». Balzac  

On parle de « bon » coeur avec un ton élogieux !  « Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est  invisible pour les yeux. » Saint-Exupéry le 

Pardon d’intégrer votre coeur dans notre « parcours santé» du jour, de le montrer sous son jour médical, mais c’est pour éviter qu’il ne vous joue de très sales tours ! D’autant que, pardon encore, la chaleur n’est là pas pour arranger les choses : sous son effet, les vaisseaux cutanés se dilatent et le sang se réparti vers les extrémités, obligeant le cœur de pomper davantage et d’augmenter le rythme cardiaque de 10 à 15 pulsations/minute de plus, même au repos. Pour qu’il ne vous lâche pas en cours de route, ce qui arrive encore trop fréquemment, mieux vaut en parler !!!. Car, en s’arrêtant, il signe tout simplement la fin du voyage. 

Situé entre les poumons, protégé par la cage thoracique légèrement décalé en général sur la gauche, ce muscle majeur bat en permanence : sa fonction est essentielle et, vitale ! La prévention, la réactivité immédiate lors d’une crise, le bon suivi des post-attaques peuvent vous sauver la vie ainsi qu’à tous ceux de vos ami(e)s -et vous en connaissez sûrement-!!!  AVC ou infarctus (crise cardiaque) sont fréquents, surprenants ! Leurs attaques, traîtres, mènent directement aux urgences.

Nous avons interrogé le Dr Jean-Pierre Usdin, -cardiologie et maladies vasculaires-.

Quid du coeur senior

Dr Usdin : « Les maladies cardio-vasculaires sont certes liées au vieillissement, à l’usure des artères, qui, étiolées, durcies et épaissies, finissent par se boucher. La période critique pour l’accident cardiaque fatal commence aux alentours de la cinquantaine chez l’homme, plus tard -la soixantaine- chez la femme, « protégée » par ses hormones. Il est d’autant plus dangereux pour le sénior isolé chez lui, sans défense.

Passé un certain âge, le sénior est moins sujet à l’accident mortel, car, avec le temps, l’organisme apprend à développer des suppléances quand une artère vient à se boucher ; un caillot peut alors se former puis se dissoudre de lui-même sans que ni le patient ni le cardiologue ne l’ait détecté ! 

C’est au hasard d’un bilan cardiaque, d’un examen artériel, d’un scanner du crâne, parfois beaucoup plus tard, que l’on va identifier la défaillance latente ; la maladie et la fragilité des artères étant chronique, elle peut se répéter, sous une forme ou une autre : une fois dénoncée elle doit être impérativement traitée, sous peine de la voir provoquer l’accident dans un futur plus ou moins proche. »

 Infarctus ou AVC ?  

Dans le cas de l’infarctus comme dans celui de l’AVC, un caillot bouche une artère et risque d’entamer le rôle de pompe, vital, du muscle cardiaque. Il s’agit des artères coronaires dans le cas de l’infarctus, des artères cérébrales dans celui de l’AVC-. 

 

Détecter l’AVC 

Les 4 symptômes de l’AVC sont inscrits dans l’anagramme américain FAST. 

F (pour Facial) : déficit au niveau de la face ! Le patient n’arrive plus à gonfler les joues, ni à sourire, la paupière tombe, le visage est un peu de travers.  

A (pour Arm) : quand le patient soulève les bras, l’un, le droit ou le gauche, chute car il est plus faible que l’autre.

S (pour Speach = langage) : le patient ne peut pslu parler, les mots ne sortent plus.  

T (pour time): le Temps est compté, il y a urgence absolue.  

S’il y a rupture du vaisseau et hémorragie cérébrale, les conséquences sont des plus inquiétantes. Dans ce cas une intervention chirurgicale est nécessaire pour dissoudre le caillot en toute urgence ! Les séquelles neurologiques vont jusqu’à la paralysie complète. Le temps gagné, ce sont des cellules cérébrales gagnées. La prévention impose ensuite la prescription d’un traitement médicamenteux, et, souvent, la pose de stents, sortes de petit treillis insérés dans l’artère pour la maintenir ouverte.  

 

Détecter l’infarctus : signes avant coureurs du malaise

Dr Usdin : « Pour déceler un infarctus en cours de constitution dans son aspect typique ou dans ses anomalies moins caractéristiques, l’examen clinique consiste en une auscultation du patient -écoute du souffle, du rythme cardiaque, vérification de l’hypertension artérielle, du pouls, et, l’examen clef, l’électrocardiogramme ou ECG. Hormis la chute brutale, certains symptômes alarmants, qu’ils persistent ou qu’ils disparaissent, exigent à être traités en urgence : une douleur thoracique est d’emblée suspecte ; elle est décrite comme une espèce de striction, d’oppression, d’écrasement dans la poitrine, comme un étau qui enserre les 2 épaules, les bras, principalement du côté gauche, et jusqu’au dos, parfois accompagnée de symptômes plus généraux -sueurs, angoisse, malaise général, mâchoire serrée, crispée, anormalement- !

L’interrogatoire de l’entourage du patient…l’examen clinique, l’électrocardiogramme sont les éléments incontournables du diagnostic ; parfois insuffisants, ils peuvent même se révéler être de faux amis, notamment chez la femme qui a des manifestations cliniques et des signaux venant de l’électrocardiogramme (ECG) différents de ceux des hommes. Elle paye un lourd tribut au déni de la maladie vasculaire féminine : du fait de ses manifestations atypiques, le signal d’alarme n’est pas donné suffisamment tôt. »

 

Malaise : traitement de l’urgence

Dr Usdin : « Si une personne s’écroule, livide, ne respire pas, ne parle pas, le premier réflexe du témoin et/ou de l’entourage, c’est de l’étendre sur le dos et de pratiquer un massage cardiaque -il consiste à faire des compressions dans la poitrine pour assurer la circulation de l’oxygène vers le cerveau-.  Chaque minute compte : le temps gagné, c’est du muscle cardiaque sauvé. Si la circulation par le massage cardiaque externe n’est pas assurée dans les 3 minutes, les chances de survie sont extrêmement faibles. Bien évidemment, parallèlement il faut prévenir de toute urgence les secours au 15 : le Samu se rend très vite sur place grâce aux signes de géolocalisation.  Le massage manuel ne doit pas être interrompu avant l’arrivé des secours. 

De plus en plus d’endroits publics -grands magasins, aéroports, gares, parfois métro-, mettent à disposition des défibrillateurs semi-automatiques (bientôt des services de drones pourront délivrer sur place ces défibrillateurs) !  Faut-il encore savoir les manipuler :

1-Poser les électrodes sur la peau nue du patient ; le dispositif analyse son rythme cardiaque ; si le tracé nécessite un choc il indique par signal vocal « choc conseillé ».  2-Appuyer alors sur le bouton rouge, (n° 3) pour que l’appareil délivre un choc électrique d’une intensité assez importante pour remettre le cœur en route. 3-S’écarter au moment du choc, pour ne pas recevoir en partie la décharge et diminuer l’intensité de celle destinée au patient. Après une minute, l’appareil ré analyse le rythme ; si besoin, la voix répète « choc conseillé ». 4-Appuyer alors à nouveau sur le bouton rouge. 

 Bien effectués, massage manuel comme utilisation du défibrillateur sont des  gestes salvateurs. Si le cœur n’est pas reparti trente minutes après l’attaque, une ultime  intervention, exceptionnelle, peut être tentée par des réanimateurs chevronnés, équipés d’une sorte de bloc opératoire ambulant qui permet de dévier la circulation du cœur vers une machine jouant le rôle du cœur en arrêt : c’est la circulation extracorporelle, réalisable à même la voie publique. L’arrêt cardiaque réanimé exige, dès l’arrivée en milieu hospitalier, une coronarographie et dans la majorité des cas une revascularisation immédiate ! « 

 

L’après infarctus 

Dr Usdin : « La fin tragique de l’infarctus n’est donc pas une fatalité, mais peut parfois laisser des séquelles invalidantes. Si ce n’est pas le cas, il faut reprendre progressivement une activité physique adaptée comme la marche, environ quinze jours après l’accident !

Les séniors touchés qui voient planer la rechute comme une épée de Damoclès doivent :

  • se soumettre tous les 6 mois, à des bilans et à des tests d’effort ou autres examens plus sophistiqués, 
  • surveiller leur régime alimentaire, marcher régulièrement, 
  • ne pas fumer, cadrer leur prise d’alcool.…… 
  • suivre à la lettre, le traitement, à vie, Paradoxalement, ces patients, vulnérables et craintifs, se mettent souvent en danger : en étant trop laxistes sur les prises médicamenteuses, ils risquent la rechute.
  • En revanche, comme pour la sur médication dénoncée, pas de sur imagerie ! »

Quid de la sexualité post accident cardiaque 

Dr Usdin : « Il est tout à fait possible de retrouver un épanouissement sexuel après un accident cardiaque, y compris pour les opérés du cœur, l’effort de l’acte sexuel n’étant pas intense. La dé dramatisation joue un rôle important, même quand il y a prise de vasodilatateurs spécifiques, les inhibiteurs de la 5 Phosphodiestérase, -à éviter conjointement avec la trinitrine- ».

 

 

Certaines personnalités ont éveillé la curiosité pour être morts en faisant l’amour : le cœur du président Félix Faure a lâché dans le palais de l’Élysée dans de belles mains, le père Daniélou est mort dans les bras d’une prostituée. Simples hasards, manifestation d’une colère divine ? L’émotion certes a peut-être été déclencheur de la crise. Toujours est-il que des études démontrent que le plaisir de l’acte défendu serait moins dangereux car plus facile que la relation sexuelle avec l’« épouse ». Pas de moralité dans les histoires de coeur !

 

Le coeur en berne ? Des progrès grâce à la prévention ! 

Dr Le Breton, gériatre, gérontologue  : “Quand ils ont des insuffisances cardiaques, les séniors sont contrôlés. Ils consultent un spécialiste. Il y a beaucoup moins d’AVC qu’avant grâce à la prévention cardio-vasculaire : bilans cardiaques, recherche d’arythmiques, de facteurs AVC, d’anti-coagulants, de cholestérol, constats de tabagisme et compagnie… ; sur le cardio-vasculaire, j’insiste sur le suivi : on a de résultats puisque mes séniors n’arrivent plus chez moi essoufflés comme avant. 

Chez les hommes les problèmes d’érection sont souvent associés à des vaisseaux atteints : il y a la carence hormonale mais il y a aussi l’atteinte vasculaire.  S’ils ont des plaques sur leurs artères, les problèmes d’érection sont souvent d’origine vasculaire. »   

 

Principaux ennemis du coeur : Cholestérol, diabète, tabagisme, hypertension, sédentarité !

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