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SOLITUDE – La Solitude, ça existe

SOLITUDE – La Solitude, ça existe

 

 

 

Hommes comme femmes, anticipez le piège de l’isolement

Nos artistes préférés ont si magnifiquement chanté la solitude qu’ils nous feraient presque l’envier ; pourtant elle est un véritable fléau pour la population séniore : une plaie qui s’ouvre dans différentes situations, puis si difficile à refermer. Elle pèse sur l’état psychique et, par ricochet, elle atteint l’état général dont l’affaiblissement va bientôt se faire ressentir si on ne réagit pas.

Plus on sombre dans la solitude, plus on se renferme sur soi et moins on n’ose demander de l’aide : c’est un cercle vicieux ! Comment se redonner l’« envie d’avoir envie » ? 

 

CITATION

Barbara :  » Je l’ai trouvée devant ma porte,    un soir que je rentrais chez moi    Partout, elle me faisait escorte    Elle est revenue, elle est là    La renifleuse des amours mortes « 

« Depuis, elle me fait des nuits blanches    Elle s’est pendue à mon cou  Elle s’est enroulée à mes hanches   Elle se couche à mes genoux    Partout elle me fait escorte   Elle me suit pas à pas    Elle m’attend devant ma porte    Elle est revenue, elle est là     La solitude, la solitude « 

De manière générale, la cohabitation entre les générations étant devenue rare, l’éclatement de la famille est la première cause d’isolement des séniors : des déménagements impérieux ou imposés les éloignent la plupart du temps de leurs enfants. Viennent la perte du conjoint, la disparition progressive des amis, le manque d’écoute, le sentiment d’inutilité, la diminution des capacités physiques, la précarité économique… sans compter la dépendance obligeant à franchir la porte de l’Ehpad… 

Internet, les réseaux sociaux, iPhones participent au maintien des liens sociaux : les séniors peuvent y trouver chaque jour, des images, des bribes de joie et de mouvement, les séquences de vie des amis ou d’inconnus, interagir avec eux, entretenir le contact ! Ils peuvent parler à leurs petits-enfants et les voir, en leur absence.

Puis ils ont accès à toutes sortes d’informations, pratiques pour eux, peuvent gérer leurs comptes ou leur sécurité sociale….retrouver en douce des noms ou des mots qui leur échappent, suppléer ainsi leur mémoire défaillante ! 

Malheureusement après l’âge de 75 ans, 50% des séniors ne sont pas « connectés ».Une de nos actions consistera pour cette raison, à créer des « Cafés Connectés »  qui accueilleront cette part de séniors susceptibles d’apprendre à utiliser ces formidables outils de communication.

Les bonnes habitudes à garder

Faire systématiquement les petites choses du quotidien, sans procrastiner !

Chaque matin :

  • S’habiller, soigner son look, sa peau.
  • Sortir faire quelques courses ou prendre un café au café le plus proche-lien avec les commerçants, les clients-
  • Donner un coup de propre dans son lieu de vie, ranger ses vêtements, faire le ménage ou repasser, classer ses courriers ou papiers.
  • Appeler un(e) ami(e)

Sortir, marcher, à son rythme ! Pour deux raisons :

  • marcher est le moyen le plus sûr pour ne pas perdre de sa mobilité
  • Sortir, c’est aussi se revigorer, voir des gens, de la vie, les devantures des boutiques, prendre les quelques vitamines D qu’offre la lumière

Éviter, refuser 

De dramatisez les situations, de faire un rejet du vieillissement, de croire qu’il rend tout impossible, d’être négatif, de se sous-estimer, de ressasser les difficultés du grand âge.

Recommandations

  • Analyser pourquoi la solitude prend le dessus.
  • Se focaliser sur les aspects positifs de sa nouvelle vie de sénior
  • Soigner sa vision et son audition ; la diminution des facultés de vision et d’audition sont synonymes de renfermement sur soi-même.  
  • Occuper son temps libre avec des activités simples : selon ses goûts, lecture, écriture (rédiger sa vie personnelle), dessin, soin des fleurs, broderie, tricot…
  • Créer un rite social : rejoindre une association, un groupe d’activité, un club de bridge, suivre un cours de gym, de yoga, de danse,…..
  • Entretenir ses relations actuelles, reprendre des contacts, faire de nouvelles rencontres
  • Si affinité, adopter un animal de compagnie, qui en plus de l’affection qu’il vous offrira, exigera des soins, des sorties -s’il s’agit d’un chien-.
  • Pourquoi ne pas reprendre sa pratique religieuse

 

EXTRAITS DE LIVRE : « VIEILLIR je.. tu.. il.. nous… » sous la direction de Anne Meignien et de Philippe Cramer

« Le thème de l’isolement social identifié par la recherche sur les mégapoles a été reconnu en 2015 par l’OMS. Il en ressort que les collectivités locales doivent s’efforcer d’identifier et d’assister les personnes âgées les plus vulnérables vivant seules. Il a fallu malheureusement passer par des situations de crise pour que la question de l’isolement social et de la vulnérabilité des personnes les plus âgées soit inscrite dans le calendrier politique. » 

« Pendant la canicule de 2003, la surmortalité chez les personnes âgées a atteint à Paris 2000 personnes, la plupart parmi les plus de 75 ans. L’autopsie de ce désastre a mis en évidence l’importance du voisinage. » « Le défi de l’isolement social est que les personnes âgées en état de solitude sociale sont difficilement repérables. Comme les autres personnes vulnérables, elles tendent à rester invisibles. »

 

TEMOIGNAGE

Ghislaine :   » Nous étions deux tempéraments solitaires, deux sensibilités à fleur de peau : nous avons marié nos deux solitudes avec succès et le bonheur a duré 30 ans. Nous parlions peu nous lisions beaucoup, il était mon âme soeur !
Je répétais en leitmotiv : j’ai peur, j’ai mal, j’ai froid, moi qui avait déjà connu les affres d’une maladie éprouvante et lui répondait, invariablement : je suis là !
Maintenant il n’est plus là depuis près de 3 ans ; j’ai perdu sa bienveillante protection.Mon cancer du sein a suivi de près mon deuil ; peut-être ai-je fait en même temps le deuil de ma santé. Mon état psychique s’est dégradé ; je suis toujours en traitement -très fatiguant- pour les 2 ans qui viennent ! Deuxième épreuve ; je suis tombée et je souffre énormément d’un genou, ce qui restreint ma mobilité. Là, j’ai baissé la garde ; ce n’est plus de la solitude que je ressens c’est un vide abyssal. D’autant que je ne peux plus ni lire, ni écrire : mon cerveau a baissé la garde, lui aussi, il fait un blocage. C’est vexant, humiliant : pour moi qui étais plutôt cultivée et littéraire, les mots ne viennent plus. J‘aimais écrire, c’était un calmant, un refuge. J’ai beau me lever tôt, -je m’occupe de mes papiers par obligation-, ma vie est morne et sans intérêt pour quoi que ce soit. Ma fille a beau quadriller ma vie, me manque la douceur de mon mari qui m’était vitale. Elle a beau faire, m’acheter un chien, m’envoyer sa fille que j’adore, chaque lundi, elle n’a pas la clef pour me sortir de là et moi non plus, pour le moment ! Avec mes 80 ans je me demande d’ailleurs parfois pourquoi ! Restent des lucioles d’espoir qui me viennent de je ne sais où !

 

 

 

1 Comment

  1. Très bien expliqué, Merci pour nous orienter car c’est dur de ne plus rien faire. On manque d’imagination et merci à vous de nous donner des idées pour mieux vivre notre retraite.
    Bernard. 😘

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